Par la voie de son ministre Julien Denormandie, le gouvernement reconnaît laisser de côté la construction de maisons individuelles et assume avoir coupé les aides en lien avec leur établissement. Le ministre estime que cela lui permet d’augmenter son champ d’action dans son projet de revitaliser les centres-villes, avec la loi Denormandie qui va en ce sens.
Plus de bâtiments rénovés en centre-ville et moins de maisons individuelles dans les zones périphériques. Telle est la stratégie du ministre du Logement Julien Denormandie, qui explique avoir incité la baisse de la construction des pavillons en coupant certaines aides pour prioriser la relance des centres-villes.
Il a apporté plus de précisions dans le cadre d’un passage dans l’émission « 12h l’heure H » sur BFM business expliquant que « Diriger c’est faire des choix, donc a fait des choix ». Et de préciser : « La conséquence de ça, c’est d’assumer que la maison individuelle en périphérie des villes, son chiffre de construction diminue. Moi, je l’assume. »
Il faut savoir que depuis l’élection d’Emmanuel Macron, le gouvernement a considérablement restreint plusieurs aides relatives à la propriété, notamment pour le prêt à taux zéro. Le champ d’action de cette politique s’adresse principalement aux zones les moins tendues, situées en périphérie des villes qui sont pour la plupart caractérisées par des pavillons individuels. C’est cette direction menée par le gouvernement que les économistes tiennent pour responsable dans le cadre de la baisse de la construction de maisons individuelles depuis près d’un an.
Selon des chiffres récemment apportés par le ministère, les chantiers sur les maisons individuelles sont en net recul depuis quelques mois. Sur les douze derniers mois, les mises en chantier dans les maisons diminuent d’ailleurs de 2,3 % et celles en lien avec les maisons incluses dans des programmes reculent de 2,7%. Pour ce qui est des logements collectifs (immeubles), la baisse est plus significative avec un repli des chantiers de 8,5% sur un an.
Le ministre du Logement poursuit son argumentaire en précisant qu’il y a des « maisons individuelles qui naissent de dispositifs fiscaux que l’État avait créés et qui avait une conséquence, c’était que le centre-ville périclitait ». Avant d’ajouter que le choix de la majorité des personnes se portait vers les maisons individuelles et que ce n’était pas la société que le gouvernement souhaitait.
Au sujet de ces villes, il indique : « on va plutôt aller revitaliser l’intérieur, parce qu’on ne veut pas de logements vacants ou de logements qui se paupérisent à l’intérieur. » en précisant que la baisse des constructions de maisons individuelles qui en découlent était inéluctable.
Aussi le ministre du Logement, qui oriente depuis près d’un an sa politique sur la rénovation des logements anciens, n’a toutefois pas souhaité se satisfaire de la baisse généralisée de la construction de logements. Le faible nombre de permis de construire délivrés par les élus (alors que les municipales de 2020 approchent à grands pas) est une raison apportée par les promoteurs pour justifier cela.
Julien Denormandie reconnaît enfin que davantage de construction est nécessaire dans certains endroits et qu’il compte sur les bénéfices de la loi logement entrée en vigueur l’an dernier, tout en ajoutant qu’il n’y avait pas de recette miracle.
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